mardi 18 novembre 2008

Regardez les adultes comme des enfants, considérez-les comme tels, quelques instants seulement, amusez-vous, étonnez-vous, ayez honte, ayez pitié, Puis inversez. Regardez vos marmots comme des personnes censées, pleines de raison et de bon sens, Et regrettez.

mercredi 8 octobre 2008

Tout commentaire est le bienvenu

Ce soir, Emilie est invitée à manger chez Frédo et Zoë. Elle n'a pas tellement envie d'y aller mais ça fait déjà trois fois qu'elle décline l'invitation, cette fois elle ne peut vraiment pas y couper. Ils ont invité quelques autres personnes dans l'espoir de créer des affinités. C'est le genre de gens qui ne supporte pas d'avoir un ami célibataire et qui fait tout pour y remédier, quel que soit l'opinion de l'ami en question. Mais tant qu'à y aller, autant leur faire plaisir jusqu'au bout. Elle choisit donc soigneusement dans sa garde robe une belle robe rouge qui met sa taille en valeur, prend une interminable douche, puis se maquille et se parfume, légèrement mais avec soin. Un collier discret, une bague fine assortie, ses longues boucles noires délicatement relevées en veillant à laisser quelques mèches tomber sur ses épaules nue, et le tour est joué, c'est l'heure d'y aller. C'est Zoë qui lui ouvre. Elle est enchantée de voir son amie apprêtée de manière si élégante. "Waou ! tu es magniique ! Ca va leur couper le souffle ! -Comment ça ?! Ne me dis pas que vous avez invité que des garçons célibataires ! Je t'ai dis cent fois ce que je pensais de vos arrangements... -Non, non, rassures-toi, clémentine est là, et Vincent aussi. Tu te souviens ? C'est le type du boulot dont je t'ai parlé. sa copine n'a pas pu venir ce soir, elle est à Bruxelles pour la semaine. Viens, je vais te présenter !" Dans le salon, Clémentine et Nico (?) sirotaient un martini pendant que Vincent et Frédo s'activaient à la cuisine. "Salut Clem ! -Emilie, je te présente Nico (?). Et voici Vincent, un collègue. -Enchantée." Puis Zoë disparut en cuisine, suivie de Vincent, laissant Emilie avec Clémentine et Nico (?). "Alors, lança clem, tes mains, ça avance ? -Pas trop mal, oui, j'en ai fini une aujourd'hui dont je suis plutôt fière. J'ai essayé d'utiliser les nervures du bois pour faire des veines... Bref, j'étais dessus depuis un petit bout de temps. -Alors tu fais de la scupture ?, demanda Nico intéressé. -Oui, j'essaie d'en vivre, mais c'est pas facile de se faire connaitre... Et toi, tu fais quoi ? -Je suis photographe. D'ailleurs si ça t'intéresse je peux essayer de faire des photos de tes sculptures que tu n'aura qu'à envoyer à droite à gauche." La soirée se poursuivit dans une bonne ambmiance, et la semaine suivante, Nico (?) était chez Emilie avec son matériel. "Voià les mains dont tu m'as probablement entendu parler, j'ai pas mal travaillé là-dessus ces derniers temps. Bois, pierre, terre ; seules, mêlées ; douces, rèches... J'en ai un bon paquet... A part ça, j'aimerais bien avoir de belles photos de ce nu féminin. -C'est rigolo, elle te ressmble beaucoup. Enfin, non que je me permette de t'imaginer dans ton plus simple appareil, mais la silhouette et les traits correspondent vraiment. C'est volontaire ? -Pas du tout, je n'avais pas remarqué... -Je vais commencer par les mains si tu veux bien. -D'accord, je vais faire du thé pendant que tu t'installes. Tu en veux ? -Volontiers." Quand Emilie revint, un plateau avec une théière et deux tasses à la main, Nico (?) se promenait au milieu d'une forêt de mains, son objectif dans les siennes. elle déposa le plateau sur la table basse, s'assit par terre, servit deux tasses, et commença à se rouler une cigarette. Nico (?) la rejoint. "Tu en veux une ? -Je veux bien oui, merci." Un temps. "Je suis sûr qu'il y a plein de belles choses à faire avec ces mains. J'aimerais les voir mêlées à des vraies. tu voudrais bien que je prenne les tiennes avec ? -Bien sûr ! Je les met où, comment ? -Si tu pouvais prendre celle-là dans ta main droite comme tu tiendrais la main de ton amoureux... -Comme ça ? -Super. -bruit d'appareil photo.- -rebruit d'appareil photo.- Maintenant avec celle en terre. J'aimerais que tu exerces une légère pression, comme si la terre était encore fraiche et que t la modelais. Oui, c'est super ça. -*-" Quelques mains plus tard, Nico (?) posa son appareil phto et ils revinrent tous deux vers leurs tasses de thé respectives. "J'aime beaucoup tes mains. -Merci, lesquelles ? Celles que j'ai depuis toujours ou celles que j'ai créé ? -Toutes. J'aime bien toutes tes mains. Mais je pensais à celles qui font partie de ton corps. -Et bien merci, c'est gentil." Silence. Slurps. "Bien, je vais m'attaquer à la statue." Après queques minutes : "tu voudras bien poser tes mains dessus, la caresser ? -Bien sûr." Un peu plus tard, Emilie était nue tout contre sa statue, un objectif braqué sur elles. Puis l'objectif se raprocha, les plans devinrent plus gros, plus serrés. Une main de chair sur une nuque de pierre, la courbe d'un sein dans e creux d'un rein... Et une troisième main, un peu plus rêche que celle de chair, un peu plus chair que celle de pierre, vint caresser ces deux corps... Les yeux du photographe, époustouflés, restaient rivés sur ces modèles. C'est alors qu'Emilie se mit le dévêtir. Nus tous les trois, la chair abandonner la pierre pour aller savourer dans des draps soyeux ce qui la sépare de ce regard froid et figé.

vendredi 26 septembre 2008

Dans les limbes alambiquées d'une idylle floue, une singuliere litanie flane sur la toile polie de ma féerie. A mes yeux luciole bleue en boule dans une belle bulle, cette folie rit et feule, feule toute la folie de sa fantaisie, sans aliéner son animalité. Cette folle alliée se blottit dans le nid de mon esprit anéanti, m'obligeant a ployer sous le plaisir de tant de légereté. Je palis et la folle lit, s'insinue en moi. La laisser aller, céder, ou la sceller ? A décider... Cruelle dualite.

vendredi 8 février 2008

Je tient mes promesses, deux ans après, certes, mais je les tiens.

Je suis en avance. Tiens, elle aussi ! Elle entre dans le café et s’installe sur la banquette, près de la fenêtre qui donne sur la ruelle. Excellent choix. Elle regarde autour d’elle. J’ai l’impression qu’elle me juge déjà à travers le lieu que j’ai choisi. Elle n’a même pas ôté son manteau qu’un carnet et un stylo sont déjà posés sur sa table. Elle se penche vers son voisin. « Ca vous dérange si je vous couche par écrit ? » Que d’extravagance ! L’autre a l’air interloqué. « Euh… non… -Merci. Il y en a qui n’apprécient pas. Je préfère demander que vexer. » Et elle prend congé avec un sourire avant de se mettre à l’aise et à écrire. Je n’ai jamais vu tant d’irréalisme émaner d’une seule et même personne. Déjà au téléphone elle m’avait fait une bizarre impression de mystère un peu déjanté mais je n’aurais pas pensé que cette sensation serait décuplée par un contact visuel. On n’a pourtant pas beaucoup parlé mais elle a eu le temps de me parler de ce fameux festival à V****, le village où elle habite et de réciter en entier tous les poèmes de Baudelaire dont je lui ai cité des vers… Elle m’a aussi exposé sa théorie migratoire, selon laquelle chaque être humain devrait entretenir une correspondance avec un autre par oiseau migrateur interposé. Son seul problème c’est l’écriture. Tout le monde ne sait malheureusement pas lire et écrire. Le bleu de ses yeux est troublant. Même d’ici. Je ne les vois que lorsqu’elle les lève de ses écrits pour scruter le plafond ou la rue, à la recherche d’idées, ou bien des mots justes. Non mais regardez-moi ! Je suis attablée à un bar à observer une inconnue, persuadée qu’elle est déjà mon amie… Mais qui est-elle donc ? Et pourquoi diable s’entendrait-elle avec moi ? Je ne suis après tout qu’une fille comme toutes celles qu’elle doit croiser par centaines tous les jours. Ca y est, c’est l’heure. Je ne vais tout de même pas la faire attendre. Est-ce que je me dévoile comme l’observant depuis qu’elle est entrée, ou bien dois-je sortir et entrer à nouveau en espérant qu’elle ne m’ait pas remarqué ? Je pourrais tout aussi bien faire comme si je venais à peine de la remarquer… Pas la peine de chercher plus loin, la voilà qui vient vers moi… J’ai l’air malin ! « Salut !, me dit-elle simplement, rayonnante. -…salut, parvins-je à marmonner en esquissant un maigre sourire, troublée. -Je t’ai remarqué dès que je suis entrée. D’abord parce que c’est la place que j’aurais prise si tu n’avais pas été là, puis parce que tu as exactement la tête de ta voix. -Dis-moi, tu n’aurais pas quelques dons de devin, ou quelque chose dans le genre par hasard ? » Mon dieu quelle gourde je fais. J’aurais aussi bien pu lui donner un coup de boule, ç’aurait été tout aussi adroit de ma part ! « Mais assied-toi ! -Non, mais quelques expériences en tant que psy, je dois avouer… a force d’écouter et de rassurer les gens de mon entourage, je commence à avoir l’œil. D’ailleurs, si je ne m’abuse, tu es plus ou moins en train de te découvrir lesbienne. -Je me demande sur quelle terrain tu cherche à emmener la discussion… Serait-ce une technique de drague ou est-ce que tu es en train de tester mes réactions et mes limites ? Une sorte de test d’aptitude pour savoir à quoi t’en tenir avec moi ? -Oh, excuses moi ! C’est une sorte de jeu, essayer de deviner si les gens que tu croise sont homos ou hétéros. Je n’ai pas l’habitude de discuter avec des gens si ouverts en apparence, je me lâche peut-être un peu trop vite, ne le prend pas mal. Dis-moi, tu as beaucoup d’imagination, non ? -C’est ce qu’on me dit souvent, mais personnellement, j’en doute. Toi en revanche, tu as l’air très imaginative. -Oh, tu sais, l’imagination, on en a toujours à la fois trop et pas assez. Je fais avec ce que j’ai… » Long silence. Elle plonge les yeux dans son chocolat viennois qu’elle a déménagé ici avec toutes ses affaires. Elle a le regard à la fois gourmand et tendre. Il s’accorde parfaitement avec la crème chantilly qu’elle sculpte de la pointe de sa cuillère. Une mèche de cheveux glisse de derrière son oreille et vient lui voiler le visage en renforçant le mystère qu’elle dégage malgré sa franchise et son apparent manque de tact. « Tu sais, je suis une musaraigne. -Tiens donc. -Ca ne te dérange pas ? -Ca devrait ? -Je ne sais pas, souvent ça fait peur aux gens. Tu as peur de moi ? -Non, je ne pense pas, non. Pourquoi ? Tu as peur de moi, toi ? -Non, mais de moi, parfois. -Serait-ce de la curiosité mal placé que de te demander de plus amples explications ? -Il n’y a pas de curiosité qui soit mal placé. Mais je ne répondrais pas encore à cette question. » Juste comme ça, en souriant…

mardi 8 janvier 2008

Dialogue de... sourds ?

Lui : Je crois que je vais me mettre à l'imprimerie.

Elle : T’oseras pas.

Lui : Tu parles !

Elle : Non, tu l'feras pas.

Lui : Tu crois vraiment que je t’aime au point de m’en priver ?

Elle : Oui.

Lui : Tu es folle.

Elle : Oui. Et je me tape ta maîtresse une fois par semaine.

Lui : Je t’aime assez pour t’ouvrir une imprimerie sous le nez.

Elle : J’ai faim d’elle.

Lui : J’ai faim d’encre.

Elle : Je te trompe avec une femme.

Lui : Je te trompe avec des mots.

Elle : Houhou ! Ta muse était dans mon lit il y a à peine une heure.

Lui : Des mots plein ma tête ne vont pas tarder à me faire jouir, j’en fais pas tout un ---fromage !

Elle : Je me masturbe sur tes pages.

Lui : J’aime mes pages.

Elle : Tous tes stylos m’ont pénétré.

Lui : L'encre qui en jaillit n’en est que plus chargé d’horreur et de dégoût.

Elle : Tu me dégoûte.

Lui : Je m'attire.

Elle : Je la convoite.

Lui : Je me désire.