jeudi 15 mars 2007

La demoiselle et la place

La place est presque déserte. Seule une jeune demoiselle est là et tourne, sans s'arrêter, faisant tourbillonner sa robe blanche, telle une soucoupe volante d'ivoire parée à décoller. Le vent produit par cette rotation s'échappe des jupons dans des volutes de fumée rouge sang. Le visage et les bras de la demoiselle qui étaient rougies de honte palissent peu à peu. Pendant un court instant, ils sont bien roses, signe de bonne santé, mais ils continuent de pâlir, puis de blanchir, tandis que les fumerolles rouges se font de plus en plus abondantes. Au moment même où la peau de la jeune fille atteint la teinteexacte de sa robe, elle s'élève brusquement dans les airs, toujours en tourbillonnant, de plus en plus vite. Avec la vitesse, la demoiselle se désarticule, puis se démembre, et perd la tête, qui retombe au centre de la place, les yeux tournés vers le corps féminin qui s'éloigne à tuote vitesse jusqu'à être hors de portée de tous sens. En ouvrant les yeux, j'ai vu son visage doux qui me souriait tendrement. Sa main caressait mes cheveux.